Des bureaux dans l’armée allemande

Nous ne le répéterons jamais assez, tous les équipements militaires ne sont pas forcement verts et ne ressemblent pas à un casque ou à une arme. En témoignent ces deux accessoires de bureaux, il existe d’autres témoins de la Seconde Guerre mondiale passant plus inaperçus. Ces deux éléments sont en réalité une machine à écrire de marque Bing-Werk et une perforeuse, laissés sur place par les soldats de la Werhmacht suite à la débâcle de Normandie à l’ouest du Cotentin durant l’été 1944. Ces derniers battant en retraite, ces deux outils administratifs ont été récupérés sur place puis stockés par des habitants de la région. Il reste cependant une énigme sur l’origine et la fonction des bureaux dont ils proviennent, kommandantur? Quartier général d’une unité? Hôpital militaire? … Quoi qu’il en soit, il s’agit encore de deux témoins d’une époque pas si lointaine que ça, sauvés d’une destruction certaine.

De l’Historique et du Technique

La machine à écrire présentée est un modèle Orga Privat de la firme Bing-Werk dont on peut apercevoir le nom et les initiales sur plusieurs parties de la machine. Cette série commence à être produite durant les années 20, le marché réclamant des outils plus performants et à prix modestes. Bing-Werk est une célèbre firme allemande connue surtout dans le monde du jouet. Le numéro de brevet appliqué à l’aide d’un décalcomanie au revers permet de confirmer une production aux alentours des années 1920/30. Le clavier en « QWERTZU » indique une fabrication pour l’Allemagne (à défaut d’un clavier AZERTY pour la France, ou encore QWERTY pour de nombreux pays anglophones). « QWERTZU » est en réalité l’ordre d’apparition des 7 premières touches du clavier. En ce qui concerne la perforeuse, celle-ci est une Soennecken et n’est pas datée, cependant elle porte la mention DRGM (Deutsches Reichsgebrauchsmuster) avant un court numéro de brevet (231-8). Cette mention DRGM indique une production située entre 1891 et 1949 (entre 1945 et 1949, sous occupation, on continue l’utilisation du DRGM bien que le Reich ait été anéanti) et le numéro vient confirmer une production des années 30. Deux éléments de bureaux qui viendront compléter une scénette administrative allemande.