Flacons d’Halazone

Récolte de flacons

C’est lors d’une petite ballade dominicale à travers les champs de labours du secteur de Carentan largement battus par la pluie depuis de longues semaines, que furent ramasser à même le sol une vingtaine de petits flacons d’halazone. Ces petits flacons à base ronde ou carré (Owens-Illinois) de couleur marron, mai qui existe aussi en version incolore, avec un étiquette blanche et/ou bleue, étaient fournis aux soldats de l’armée américaine en carton où avec les rations 10-in-1 car ils étaient remplis de comprimés utilisés pour rendre l’eau propre à la consommation. On retrouve d’ailleurs souvent ces flacons avec soit un bouchon en plastique, soit en métal, avec un l’intérieur un morceau de coton.

 

 

Le casque de Jack Shea

En mémoire de Jack Shea

Jack Shea, originaire de Taft en Californie, est sergent et sert au sein de la Compagnie C du 1er Bataillon du 506ème Régiment d’infanterie parachutiste. Avec sa division, la 101ème Airborne, il saute en Normandie dans la nuit du 6 juin 1944 dans un territoire envahi par l’ennemi. Cependant, les aléas de la météo, la défense anti-aérienne allemande et le stress des équipages conduisent à de nombreux largages approximatifs. Lâché loin de sa zone de saut théorique, le Sergent Jack Shea tombe à quelques encablures de la ville de Carentan. A près s’être si longuement entraîné et à peine ayant touché le sol de France, le Sergent est mortellement touché. Manquant à l’appel, il ne sera déclaré mort que le 9 et son corps sera transféré vers un cimetière provisoire puis rapatrié aux Etats-Unis. 

La découverte du casque

Cependant, c’est en 2018, que son casque aux insignes si particuliers, qu’il avait bien pris soin d’annoter de son nom, le jonc portant encore les stigmates de cette nuit-là, fut retrouvé lors de travaux d’aménagement effectué chez un particulier. Aujourd’hui, le souvenir de Jack Shea perdure à travers son propriétaire, mais aussi à travers la descendance du Héros, notamment son neveu passionné qui s’est déjà énormément réjouit d’une telle découverte inespérée. Nous n’oublierons jamais le sacrifice de Jack, ni d’ailleurs celui de ses deux frères dont un mort au combat dans le Pacifique.

 

(Crédits photos : Bertrand Froger – Jim Shea)

La numérotation des effets médicaux US

Des objets d’époque Seconde Guerre mondiale…

Force est de constater que de nombreux effets médicaux sont commercialisés sans pour autant en déterminer la bonne époque de fabrication. Ainsi, vous trouverez quelques astuces pour ne pas vous faire avoir.
De 1941 à mars 1944, tous les « Items » sont suivis de 5 chiffres (ex : 23080), cependant pendant l’année 1943, une nouvelle numérotation à 7 chiffres voit le jour ( ex : 23080 devient 2308000). Le premier chiffre correspond alors à la classe (auparavant détachée du numéro d’item), le deuxième chiffre à l’utilisation, les trois suivants au code article et les deux derniers à la variante.
Il existe également une numérotation à 4 chiffres commençant par « 2- » (de type 2-308) correspondant à l’US Navy sur la période 1941 – 1946. On parle à ce moment là de « Stock » et non plus d’ « Item ».

…mais aussi des objets d’après guerre.

Même si certains effets sont produits immédiatement après guerre avec les mêmes codes que ceux découverts précédemment, une nouvelle numérotation apparaît dès l’année 1947 sous la forme de plusieurs nombres séparés par des tirets. (Exemple : 2-308-000) et cela jusqu’en 1950. Après cette date, tous les numéros d’ « item » de ce type seront précédés de la mention F.S.N. Et cela jusqu’à nos jours. Pour faire simple, méfiez vous des mentions FSN et des numéros composés de plusieurs tirets. Tout du moins, pour ce qui est de la Seconde Guerre mondiale. Ces effets peuvent très bien susciter un intérêt pour le passionné d’autres conflits (Vietnam,…).

Trouvailles du 21/05/2017

Des vestiges de la Bataille à même le sol

Petite promenade dominicale en Normandie et nous trouvons encore quelques petits déchets traînant par terre. Le flacon contenait de la pénicilline tandis que la brosse à dents complète est un modèle Park Avenue de chez Dupont, made in USA! 73 ans plus tard, les traces du conflit sont encore omniprésentes. Nos plages, nos labours et nos pâtures furent le théâtre de la plus grande opération militaire de tous les temps ayant nécessité des moyens hors normes. Ce sont des millions d’hommes et de femmes qui ont traversé l’Europe et le monde pour venir repousser l’envahisseur allemand. Ainsi, de nombreux petits objets de la vie du quotidien furent jeter dans l’angle des haies ou perdus lors d’un assaut. Ceux-ci en sont encore de beaux témoins.

Elements de bureaux administratifs allemands

Des bureaux dans l’armée allemande

Nous ne le répéterons jamais assez, tous les équipements militaires ne sont pas forcement verts et ne ressemblent pas à un casque ou à une arme. En témoignent ces deux accessoires de bureaux, il existe d’autres témoins de la Seconde Guerre mondiale passant plus inaperçus. Ces deux éléments sont en réalité une machine à écrire de marque Bing-Werk et une perforeuse, laissés sur place par les soldats de la Werhmacht suite à la débâcle de Normandie à l’ouest du Cotentin durant l’été 1944. Ces derniers battant en retraite, ces deux outils administratifs ont été récupérés sur place puis stockés par des habitants de la région. Il reste cependant une énigme sur l’origine et la fonction des bureaux dont ils proviennent, kommandantur? Quartier général d’une unité? Hôpital militaire? … Quoi qu’il en soit, il s’agit encore de deux témoins d’une époque pas si lointaine que ça, sauvés d’une destruction certaine.

De l’Historique et du Technique

La machine à écrire présentée est un modèle Orga Privat de la firme Bing-Werk dont on peut apercevoir le nom et les initiales sur plusieurs parties de la machine. Cette série commence à être produite durant les années 20, le marché réclamant des outils plus performants et à prix modestes. Bing-Werk est une célèbre firme allemande connue surtout dans le monde du jouet. Le numéro de brevet appliqué à l’aide d’un décalcomanie au revers permet de confirmer une production aux alentours des années 1920/30. Le clavier en « QWERTZU » indique une fabrication pour l’Allemagne (à défaut d’un clavier AZERTY pour la France, ou encore QWERTY pour de nombreux pays anglophones). « QWERTZU » est en réalité l’ordre d’apparition des 7 premières touches du clavier. En ce qui concerne la perforeuse, celle-ci est une Soennecken et n’est pas datée, cependant elle porte la mention DRGM (Deutsches Reichsgebrauchsmuster) avant un court numéro de brevet (231-8). Cette mention DRGM indique une production située entre 1891 et 1949 (entre 1945 et 1949, sous occupation, on continue l’utilisation du DRGM bien que le Reich ait été anéanti) et le numéro vient confirmer une production des années 30. Deux éléments de bureaux qui viendront compléter une scénette administrative allemande.

Osteck : La Batterie aux fresques cachées

Un point fortifié à l’Est de Cherbourg

Il est dans le Nord Cotentin une batterie livrée à son propre sort. En effet, le point de défense Osteck, localisé dans la lande de Carneville ( Manche – 50), important complexe de plusieurs dizaines d’édifices bétonnés de tous les types, commandé en 1944 par le Major Kuppers, fut le bastion de la défense de Cherbourg. Désormais, le site, envahi par la végétation et tristement délabré est loin d’attirer les foules de touristes. Et pourtant, il y a plus de 70 ans, ses centaines d’occupants y ont laissé un souvenir de leur passage. 

 

Les fresques murales d’Osteck

Les années ont passé et plus on avancera dans le temps et ces souvenirs d’époque disparaîtront.  A l’intérieur des blockhaus, mais également sous vos pieds, sur des dalles en béton couvertes de mousse, il est possible de découvrir toutes ces peintures réalisées par les soldats allemands qui occupaient les lieux pendant la Seconde Guerre mondiale. On y retrouve des souvenirs du pays, des moments de joie et de détente, mais également des symboles comme la femme et sa beauté ou encore des dessins rappelant le régime en place. Il est question de tuer le temps pour ses soldats, qui restent des hommes avant toute chose, tous ne sont pas des artistes, mais tous attendent un débarquement qui s’avère devenir de plus en plus certain. Le site tombera par ailleurs aux mains des Alliés le 26 juin 1944.