Osteck : La Batterie aux fresques cachées

Un point fortifié à l’Est de Cherbourg

Il est dans le Nord Cotentin une batterie livrée à son propre sort. En effet, le point de défense Osteck, localisé dans la lande de Carneville ( Manche – 50), important complexe de plusieurs dizaines d’édifices bétonnés de tous les types, commandé en 1944 par le Major Kuppers, fut le bastion de la défense de Cherbourg. Désormais, le site, envahi par la végétation et tristement délabré est loin d’attirer les foules de touristes. Et pourtant, il y a plus de 70 ans, ses centaines d’occupants y ont laissé un souvenir de leur passage. 

 

Les fresques murales d’Osteck

Les années ont passé et plus on avancera dans le temps et ces souvenirs d’époque disparaîtront.  A l’intérieur des blockhaus, mais également sous vos pieds, sur des dalles en béton couvertes de mousse, il est possible de découvrir toutes ces peintures réalisées par les soldats allemands qui occupaient les lieux pendant la Seconde Guerre mondiale. On y retrouve des souvenirs du pays, des moments de joie et de détente, mais également des symboles comme la femme et sa beauté ou encore des dessins rappelant le régime en place. Il est question de tuer le temps pour ses soldats, qui restent des hommes avant toute chose, tous ne sont pas des artistes, mais tous attendent un débarquement qui s’avère devenir de plus en plus certain. Le site tombera par ailleurs aux mains des Alliés le 26 juin 1944.

 

 

Le Cimetière de Saint Valéry en Caux (76)

Un cimetière militaire dans un vallon paisible

Situé entre les villes de Fécamp et Dieppe (76) le village de Saint Valéry en Caux abrite sur ses terres un magnifique petit cimetière militaire accolé au cimetière civil de la commune. Implanté sur le versant d’un coteau paisible et jouissant de verdures, ce sont pourtant 218 jeunes marins et soldats français, 206 jeunes soldats britanniques et 28 jeunes aviateurs britanniques, polonais, néo-zélandais et même un pilote sud-africain qui y reposent en paix.  Construit et entretenue par la Commonwealth War Graves Commission, ce cimetière n’attire pas les foules et pourtant des héros y sont enterrés.

 

Des héros de 1940 en Normandie

Contrairement à des cimetières militaires fortement médiatisés et érigés sur la côte du Calvados (14), la plupart des hommes qui reposent au cimetière franco-britannique de Saint Valéry en Caux ne sont pas tombés durant la Bataille de Normandie. Effectivement, bien que l’on aurait tendance à croire que la campagne de 1940 fut vite achevée dans l’Est et le Nord de la France, il est bon de rappeler que sur différentes poches, notamment maritimes, les combats continuaient afin de rallier la Grande Bretagne et ne pas tomber entre les mains de l’ennemi. Ces jeunes hommes ne sont pas morts en héros en 44, mais bien 4 ans auparavant. Ne les oublions pas.

 

Carentan, 1944 : Traverser la Taute

CARENTAN, 1944

Objectif : Traverser la Taute

Bien qu’un premier pont Bailey soit installé par les soldats du 300th Combat Engineer Battalion, encore visible aujourd’hui le long du canal portuaire à proximité de l’écluse, le franchissement de la Taute doit permettre une circulation libre et fluide du trafic allié dès les premières semaines d’invasion. Cependant, toutes les infrastructures permettent de la traverser ont été détruites durant les durs combats pour la Libération de la ville de Carentan (50), point de jonction de la plage d’Utah avec les autres plages du Débarquement allié.

 

Comprendre la jonction entre les deux communes

Ainsi, de nouvelles installations sont construites en différents points entre les communes de Saint-Hilaire-Petitville et de Carentan (50). En bleu, le pont qui rentrera dans l’Histoire en tant que « Tucker Bridge », suite à la mort du commandant du 300th, qui sera temporairement un double pont Bailey en attendant que le pont de pierres d’origine soit retapé. En rouge, afin d’améliorer le flux routier et contourner le pont Tucker, un pont flottant est aménagé et ainsi, les véhicules progressent sur des bateaux pneumatiques. Ce pont est aujourd’hui consolidé, il borde le magasin « Stockissimo » et est doté d’une porte à flot depuis les années 50. En vert, la voie ferrée est également rompue, les hommes de Tucker doivent alors rebâtir un ouvrage en compagnie des hommes du 729th Railway Operating Battalion afin de permettre aux trains de traverser la rivière à nouveau.

 

Réapparition du mur anti-char à Utah Beach

Un mur en béton renversé sur la plage

Suite aux derniers forts coups de vent qui se sont abattus sur la Normandie, la portion renversée du mur anti-char localisée à Utah Beach, entre le musée du Débarquement et le chalet au toit rouge, est une nouvelle fois appréciable dans son intégralité. Effectivement, cet élément étant recouvert de sable la majorité des jours de l’année, il est difficile d’assister à ce spectacle régulièrement, et d’autant plus rare d’y assister pour les touristes en vadrouille. Il s’agit dont d’un excellent prétexte pour aller s’y balader dans les prochains jours

Un élément du Mur de l’Atlantique à part entière

Le Mur de L'atlantique au débarquement en NormandieIl fut installé par les soldats allemands, des civils montois et des membres de l’Organisation Todt, groupe de génie civil et militaire occupé à la réalisation des édifices du Mur de l’Atlantique. Ce mur de l’Atlantique viellait à repousser à la mer un éventuel débarquement allié et cette digue d’une hauteur de 1,50 mètres constituait un élément de défense supplémentaire. Dressée entre les différents points d’appuis (WN et Stp) du site comprenant des blockhaus ou encore des réseaux de mines et de barbelés, elle vise à empêcher le franchissement de la dune par des engins ou des véhicules. Ainsi, une nouvelle tâche s’ajoutera aux hommes du génie allié lors de la mission Overlord, celle de rompre ces murs de béton et permettre le franchissement des dunes.