Memorial Day à Saint-James (50)

Le Memorial Day, histoire d’une commémoration.

A la fin de la Guerre de Sécession,  une coutume faisait que les sépultures des soldats américains tombés étaient recouvertes de fleurs à une date annuelle particulière. Le 5 mai 1868, ce jour devient un jour férié du calendrier. Le 30 mai 1868, il est nommé « Decoration Day » et célébré au Cimetière National d’Arlington. Dès 1882, il est renommé « Memorial Day » pour célébrer tous les morts au combat de toutes les guerres ayant impliqués des soldats américains et non plus seulement ceux tués durant la Guerre de Sécession. En 1967, le Memorial Day s’étend au niveau fédéral et un an plus tard, le Congrès adopte le « Uniform Monday Holiday Act », déplaçant cette journée au dernier lundi de mai, afin de proposer un week-end de trois jours. Cette loi entre en vigueur le 1er janvier 1971 .

 

Le Memorial Day au Brittany American Cemetery

A 16h00, ce 28 mai 2917, plusieurs centaines de personnes se sont réunies au Brittany American Cemetery de Monjoie-Saint-Martin (St James -50) afin de commémorer le Memorial Day et de se recueillir sur les tombes de ces jeunes libérateurs enterrés en ces lieux. Cette cérémonie annuelle en présence d’autorités civiles et militaires franco-américaines fut également marquée par la venue des vétérans John Roman et Charles Chay, l’occasion d’aller les saluer et de les remercier pour leur service. 73 ans plus tard, le peuple de France n’a pas oublié le sacrifice de ces jeunes hommes venus de l’autre côté de l’Atlantique.

Une Nuit à l’Airborne Museum

La Nuit Européenne des Musées

Evènement annuel et inconditionnel pour toutes les personnes animées de passion culturelle, la Nuit des Musées est un événement à ne pas manquer. En effet, un soir dans l’année et sur tout le continent, les sites qui le souhaitent ouvrent leurs portes gratuitement, à tarifs réduits, tout en proposant de nombreuses animations. L’occasion de visiter un musée, une batterie d’artillerie ou tout autre mémorial dans un contexte particulier et suscitant un intérêt supplémentaire de part la découverte d’un lieu mais dans un environnement changeant de celui habituel.

Visite de L’Airborne Museum

A l’occasion de la Nuit européenne des Musées, l’Airborne Museum de Sainte-Mère-Eglise ouvrait ses portes jusqu’à 23h hier soir. Un programme varié était proposé aux visiteurs : visite nocturne complète du site comprenant la nouvelle exposition temporaire dédiée à Bastogne, embarquement et visite commentée du C-47 Argonia, pièces de théâtre proposée par des collégiens sur le thème du Débarquement de Normandie. Ce fut l’occasion de profiter de la beauté d’un site évoluant constamment dans une atmosphère différente.

 

Osteck : La Batterie aux fresques cachées

Un point fortifié à l’Est de Cherbourg

Il est dans le Nord Cotentin une batterie livrée à son propre sort. En effet, le point de défense Osteck, localisé dans la lande de Carneville ( Manche – 50), important complexe de plusieurs dizaines d’édifices bétonnés de tous les types, commandé en 1944 par le Major Kuppers, fut le bastion de la défense de Cherbourg. Désormais, le site, envahi par la végétation et tristement délabré est loin d’attirer les foules de touristes. Et pourtant, il y a plus de 70 ans, ses centaines d’occupants y ont laissé un souvenir de leur passage. 

 

Les fresques murales d’Osteck

Les années ont passé et plus on avancera dans le temps et ces souvenirs d’époque disparaîtront.  A l’intérieur des blockhaus, mais également sous vos pieds, sur des dalles en béton couvertes de mousse, il est possible de découvrir toutes ces peintures réalisées par les soldats allemands qui occupaient les lieux pendant la Seconde Guerre mondiale. On y retrouve des souvenirs du pays, des moments de joie et de détente, mais également des symboles comme la femme et sa beauté ou encore des dessins rappelant le régime en place. Il est question de tuer le temps pour ses soldats, qui restent des hommes avant toute chose, tous ne sont pas des artistes, mais tous attendent un débarquement qui s’avère devenir de plus en plus certain. Le site tombera par ailleurs aux mains des Alliés le 26 juin 1944.

 

 

Le Cimetière de Saint Valéry en Caux (76)

Un cimetière militaire dans un vallon paisible

Situé entre les villes de Fécamp et Dieppe (76) le village de Saint Valéry en Caux abrite sur ses terres un magnifique petit cimetière militaire accolé au cimetière civil de la commune. Implanté sur le versant d’un coteau paisible et jouissant de verdures, ce sont pourtant 218 jeunes marins et soldats français, 206 jeunes soldats britanniques et 28 jeunes aviateurs britanniques, polonais, néo-zélandais et même un pilote sud-africain qui y reposent en paix.  Construit et entretenue par la Commonwealth War Graves Commission, ce cimetière n’attire pas les foules et pourtant des héros y sont enterrés.

 

Des héros de 1940 en Normandie

Contrairement à des cimetières militaires fortement médiatisés et érigés sur la côte du Calvados (14), la plupart des hommes qui reposent au cimetière franco-britannique de Saint Valéry en Caux ne sont pas tombés durant la Bataille de Normandie. Effectivement, bien que l’on aurait tendance à croire que la campagne de 1940 fut vite achevée dans l’Est et le Nord de la France, il est bon de rappeler que sur différentes poches, notamment maritimes, les combats continuaient afin de rallier la Grande Bretagne et ne pas tomber entre les mains de l’ennemi. Ces jeunes hommes ne sont pas morts en héros en 44, mais bien 4 ans auparavant. Ne les oublions pas.

 

Carentan, 1944 : Traverser la Taute

CARENTAN, 1944

Objectif : Traverser la Taute

Bien qu’un premier pont Bailey soit installé par les soldats du 300th Combat Engineer Battalion, encore visible aujourd’hui le long du canal portuaire à proximité de l’écluse, le franchissement de la Taute doit permettre une circulation libre et fluide du trafic allié dès les premières semaines d’invasion. Cependant, toutes les infrastructures permettent de la traverser ont été détruites durant les durs combats pour la Libération de la ville de Carentan (50), point de jonction de la plage d’Utah avec les autres plages du Débarquement allié.

 

Comprendre la jonction entre les deux communes

Ainsi, de nouvelles installations sont construites en différents points entre les communes de Saint-Hilaire-Petitville et de Carentan (50). En bleu, le pont qui rentrera dans l’Histoire en tant que « Tucker Bridge », suite à la mort du commandant du 300th, qui sera temporairement un double pont Bailey en attendant que le pont de pierres d’origine soit retapé. En rouge, afin d’améliorer le flux routier et contourner le pont Tucker, un pont flottant est aménagé et ainsi, les véhicules progressent sur des bateaux pneumatiques. Ce pont est aujourd’hui consolidé, il borde le magasin « Stockissimo » et est doté d’une porte à flot depuis les années 50. En vert, la voie ferrée est également rompue, les hommes de Tucker doivent alors rebâtir un ouvrage en compagnie des hommes du 729th Railway Operating Battalion afin de permettre aux trains de traverser la rivière à nouveau.

 

Le Général de Gaulle à Isigny-sur-Mer

Retour sur la terre de France

Après plusieurs années d’exil en Grande Bretagne d’où il pilote la position et les engagements de la France Libre, le Général de Gaulle pose le pied sur le sol de France en débarquant de La Combattante le 14 juin 1944 soit 8 jours après le début des opérations de débarquement en Normandie. Il quitte directement Courseulles-sur-Mer pour donner un premier discours à Bayeux. Les Français découvrent ainsi sa silhouette imposante pour la toute première fois. Puis, il quitte Bayeux pour visiter Isigny-sur-Mer, ville avec laquelle il tissera un profond lien d’amitié et prononcera à la population émue :

Je suis très heureux de voir rassemblée ici la population chère et meurtrie de notre ville d’Isigny. Je sais quelles souffrances a traversé Isigny.
Ce sont les souffrances que chaque parcelle de la France devra traverser avant d’atteindre la libération. Mais je sais, comme vous, que cette épreuve ne sera pas inutile. C’est grâce à cette épreuve que nous ferons l’unité et la grandeur de la France. Je veux qu’avec moi, vous ayez au cœur un sentiment d’espérance, et que vous chantiez la Marseillaise

De Gaulle et Isigny-sur-Mer : une relation intime

Quelques semaines après ce premier discours et cette première visite dans un territoire marqué par le chaos de la guerre, Charles de Gaulle revient. Il est alors endeuillé par autant de destructions et la perte de tant de ses concitoyens. C’est lui même qui exprime ce besoin de revenir en ces lieux, proche des civils et de leur deuil. Plus tard, bouleversé par un accueil toujours plus bouleversant, le Général écrira dans ses mémoires :

Isigny cruellement détruit, et d’où l’on tire encore des cadavres de dessous des décombres, me fait les honneurs de ses ruines.
Devant le monument aux morts, que les bombes ont mutilé, je m’adresse aux habitants. D’un seul cœur, nous élevons notre foi et notre espoir au dessus des débris fumants.

De Gaulle n’est plus aujourd’hui, cependant sa voix et sa personne raisonne encore dans les ruelles du bourg d’Isigny-sur-Mer.